Qui imaginerait son quotidien sans Waze ou encore Find your car ? Depuis quelques années les produits intégrant de la réalité augmentée se sont imposés auprès du grand public. Mais sont-ils indispensables ? L’International Data Corp (IDC) prévoit que les dépenses mondiales de ce secteur pourraient en effet atteindre 27 milliards de dollars en 2018, soit +92 % sur un an. Tout porte à croire qu’une nouvelle révolution est en marche.

Preuve en est l’intégration récente par Apple d’une nouvelle brique technologique intégrant pleinement la réalité augmentée dans le quotidien des utilisateurs. Grâce à « Mesures », il est désormais possible d’évaluer l’étendue de son environnement et d’aménager celui-ci plus facilement.

Une voie de développement royale pour les professionnels du retail ! Il y a un an, le géant du meuble Ikea s’était d’ores et déjà engouffré dans la brèche en proposant Ikea Place, suivi de près par des géants français de l’aménagement tels Maisons du Monde ou Leroy Merlin. Tous en sont convaincus : la RA, c’est l’avenir !

Réinventer les codes du commerce en renforçant la capacité de projection.

Impossible de tester un produit avant de le payer ! Pour 37 % des acheteurs en ligne, cela reste un frein majeur et une source de renonciation. Comment cela va-t-il rendre chez moi ? Pour les clients les plus attachés au commerce physique, cette question reste prégnante. Paradoxalement, ils sont de moins en moins nombreux à fréquenter les zones commerciales. Alors que l’on soit pro-commerces ou pro-online, le point de rupture reste le même : l’appropriation.
Pour contrer l’hésitation, la réalité augmentée est un atout considérable pour les vendeurs. Ces supports de vente nouvelle génération permettent en effet de renforcer la capacité de projection, et leur utilisation impacte nettement les chiffres de vente avec des taux de transformation doublés. En conséquence, l’IDC prévoit des investissements massifs de la part des professionnels du retail sur des projets de showrooming virtuel, avec des dépenses de l’ordre de +159 % par rapport à l’année passée.

La RA va-t-elle tuer le commerce ?

Finissons-en avec cette idée reçue ! Le digital ne signe pas la fin des commerces physiques ! Bien au contraire, leurs deux interventions sont complémentaires et jouent sur une corde incontournable : l’expérience. Un consommateur aura toujours le besoin de toucher et d’essayer les produits, d’autant plus dans le cadre d’achats engageants tels que du mobilier. Ne pourrait-on pas plutôt les imaginer comme deux alliés de poids permettant de revitaliser les centres-villes en mal de fréquentation ? Si elles parviennent à réduire leurs contraintes matérielles liées à l’installation massive de produits, les grandes enseignes diminueraient également leurs coûts et auraient ainsi la possibilité de s’intéresser à de plus petites surfaces.

Attention à l’écueil de la gadgétisation !

Si la réalité augmentée revêt bien des avantages, elle présente également des risques, dont l’un, particulièrement dangereux : la gadgétisation. Pour s’assurer une utilisation pertinente et durable de cette technologie dans le processus de vente, il sera important de veiller à l’intégration d’une interface utilisateur simple d’accès et à la justesse irréprochable. Cela passe notamment par un strict respect des dimensions, des échelles, à l’orientation des jeux d’ombres et de lumière.

Certes, la réalité augmentée est une arme de poids pour soutenir le développement du commerce. Mais il est également important de prendre en compte les contraintes techniques spécifiques qu’elle soumet à ses clients. À titre d’exemple, il n’existe à ce jour pas encore de standard en matière de création de contenu (ex : fichier 3D), ce qui reste un frein pour un certain nombre de professionnels. L’enjeu n’est donc pas tant de juger l’intérêt de cette nouvelle technologie, mais d’accompagner sa démocratisation à l’échelle industrielle.

Pour en savoir plus : lesechos.fr

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